jeudi 30 juin 2016

Fanchon et sa grand-mère (Anatole France) - Lecture, étude de texte, exercices

Frederick Morgan






Fanchon et sa grand-mère


Fanchon s’en est allée de bon main, comme le petit Chaperon rouge, chez sa grand-mère, qui demeure tout au bout du village. Mais Fanchon n’a pas, comme le petit Chaperon rouge, cueilli des noisettes dans le bois. Elle est allée tout droit son chemin et elle n’a pas rencontré le loup.

Elle a vu de loin, sur le seuil de pierre, sa mère-grand qui souriait et qui ouvrait, pour recevoir sa petite-fille, ses bras secs et noueux comme des sarments. Fanchon se réjouit dans son coeur de passer une journée entière chez sa gand-maman. Et la grand-maman se réjouit aussi dans son coeur de voir la fille de son fils.

Elles ont beaucoup de choses à se dire…

- Grand-mère, dit Fanchon, conte-moi l’Oiseau bleu.

Et la grand-mère dit à Fanchon comment par la volonté d’une méchante fée, un beau prince fut changé en oiseau couleur du temps. Elle dit aussi la douleur que ressentit la princesse quand elle vit son ami voler tout sanglant vers la fenêtre de la tour où elle était enfermée.

Fanchon reste pensive.

Grand-mère, dit-elle, est-ce qu’il y a longtemps que l’Oiseau bleu vola vers la tour où la princesse était enfermée ?

La grand-mère répond que c’était au temps où les bêtes parlaient.

  • Tu étais jeune, alors ? dit Fanchon.

  • Je n’étais pas encore née, dit la grand-mère.

  • Grand-mère, il y avait donc des choses quand tu n’étais pas née ?

Et, lorsqu’elle a fini de parler, la mère-grand donne à Fanchon une pomme avec du pain et lui dit :

  • Va, mignonne, va jouer et goûter dans le clos.

Et Fanchon va dans le clos, où il y a des arbres, des fleurs et des oiseaux.


(à suivre... )



Anatole France





Comprendre




Le seuil de pierre est la pierre placée sous la porte d'entrée d'une maison.

Ses bras secs et noueux comme des sarments : un sarment est une branche de vigne. Les bras de la grand-mère font penser à des sarments séchés qui présentent des noeuds.

Un oiseau couleur du temps : un oiseau de la couleur du ciel quand il fait beau temps.

Fanchon reste pensive : elle réfléchit.

Le clos est un pré entouré par des haies.





Lire


1) Prononcer correctement :

le village
le seuil de pierre
ses bras séchés et noueux
la fille de son fils





Raconter


1) Fanchon ressemble-t-elle au petit Chaperon rouge ?

2) Pourquoi Fanchon et sa grand-mère sont-elles heureuses ?

3) Comment la grand-mère raconte-t-elle l'"Oiseau bleu" ?

4) Pourquoi Fanchon passe-t-elle une bonne journée ?






Exercices


1) Copier la première phrase de la lecture.

2) Copier les expressions suivantes en remplaçant les points par :
bl, cl, fl, gl ou pl :


le ...os    ...euri

une  ...eur   ...anche

l'oiseau  ...eu

tout  san...ant

une ...ume ...eue

un  ...os    ....ein d'oiseaux




Corrigé de l'exercice 2


le clos fleuri

une fleur blanche

l'oiseau bleu

tout sanglant

une plume bleue

un clos plein d'oiseaux





















lundi 27 juin 2016

Grain-d'Aile (Paul Eluard) - lecture, étude du texte, exercices



Grain-d’Aile


Il était une fois une petite fille, très gentille, et si légère, si légère, qu’à sa naissance sa maman s’étonna de ne pas la sentir peser dans ses bras. Aussi l’appela-t-elle d’un nom léger : Grain-d’Aile.

Grain-d’Aile poussa si bien qu’elle devint la plus jolie de toutes les petites filles. Et, dans le pays, l’on disait : « légère et jolie comme Grain d’Aile ».

Grain-d’Aile courait très vite, plus vite que les grands garçons. Et, en sautant, elle cueillait toutes les plus hautes noisettes des noisetiers, toutes les plus hautes pommes des pommiers et même les cerises du grand cerisier qu’on laissait d’habitude aux oiseaux.

Elle se posait sur les plus fines branches sans les casser, comme un oiseau. Et elle ne faisait pas peur aux oiseaux. Elle pouvait les regarder dans les yeux. Elle pouvait les écouter de tout près raconter leurs histoires d’oiseaux. Si elle avait osé, elle aurait pu les caresser.

Quand elle se laissait retomber dans l’herbe, elle avait pitié des sauterelles, des pauvres sauterelles vertes et maladroites comme des grenouilles, et qui se donnaient tant de mal.

Mais ce qu’elle aimait le plus, c’étaient les papillons. Elle en était jalouse, quand elle les voyait zigzaguer, heureux comme des poissons dans l’eau.

Grain-d’Aile savait bien qu’elle ne pouvait pas voler, puisqu’elle n’avait pas d’ailes. Elle était simplement légère, presque comme une feuille, presque comme une paille, presque comme les graines à ailettes des pissenlits, les chandelles que le vent doux porte très loin.  





Comprendre


Un nom léger est un nom qui convient à une petite fille ne pesant pas plus qu'un oiseau.

Elle poussa : elle grandit comme une jeune plante.

Zigzaguer : c'est marcher en faisant des zigzags, c'est-à-dire en allant d'un côté, puis de l'autre.

Les chandelles du pissenlit sont les tiges qui portent des graines entourées de duvet.



Paul Eluard






fleur de pissenlit








Lire


1) Faites attention : 

"elle cueillait des noisettes"
"elle voyait zigzaguer des papillons"


2) Rappelez-vous que "s" entre deux voyelles se prononce "z".

Lire : 

les noisettes
les noisetiers
les cerises
les cerisiers
un oiseau
jalouse
l'on disait
elle se posait
peser
oser




Raconter


1) Que disait-on de Grain-d'Aile dans le pays ?

2) Qu'est-ce qui nous montre que Grain-d'Aile était vraiment très légère ?

3) De quels insectes avait-elle pitié ? Lesquels aimait-elle le plus ?

4) Croyez-vous que Grain-d'Aile est une vraie petite fille ?





Exercices


1) Copier parmi les mots suivants d'abord ceux dans lesquels s = z,
puis ceux qui contiennent deux s :

caresser
casser

elle disait
elle faisait

une cerise
une noisette

un pissenlit
un poisson

pousser
peser




2) Copier la première phrase sans oublier les accents, les points sur les "i", les signes de ponctuation.