A l’épicerie
Lorsque «la mère Beubeu» entre dans l’épicerie, la clochette de la porte carillonne et met longtemps avant de faire silence. Personne ne vient. La boutique est froide. Les odeurs dominantes sont celles de savon et de pétrole. Le robinet du fût en vidange perd un peu et les gouttes font une large tache huileuse sur le plancher. L’ordre règne sur les rayons : l’épicerie d’un côté, la rouennerie(*) de l’autre, la mercerie et les article de bazar au fond. Sur le grand comptoir en fer à cheval, la balance, le moulin à café, les mètres de bois, ferrés à leurs extrémités, sont en place.
La mère Beubeu éprouve quelque impatience. Enfin, Virginie, la fille de la patronne, paraît à la porte de la cuisine. Elle a interrompu un lavage ; ses mains sont roses, un peu gonflées, encore fumantes.
«Oh ! bonjour.... que vous faut-il ?»
La vieille désire de l’amidon.
Virginie monte sur un escabeau et s’empresse de lui montrer ce qu’elle a.
La bonne femme prend son temps, soupèse, hésite. Enfin, elle se décide et tire de sa poche un billet de cent francs. Virginie le lui prend au doigts et rend promptement la monnaie.
C. Sainte Soline (Le mal venu)
(1) rouennerie : les cotonnades.
PARLEZ
1/ Que fait la mère Beubeu ? Que fait la clochette de la porte ?
2/ Personne ne vient. Première impression de notre corps ?
Sentez :
dites : Les odeurs dominantes...
écoutez : Le robinet....
regardez à terre à côté du fut : Les gouttes...
Répétez toute la phrase.
3/ Regardez les rayons : qu’en pensez-vous ?
Montrez qu’il y a de l’ordre : l’épicerie, la rouennerie (les cotonnades)...
Regardez maintenant le comptoir : comment est-il ?
Comptez les objets.
Répétez la phrase : Sur le grand comptoir.....
4/ Tout cela est long : que fait la mère Beubeu ? Enfin, qui voyez-vous ? Où ?
Répétez : Enfin? Virginie....
Comment sont les mains de Virginie ? Pourquoi ?
5/ Dites ce que fait Virginie. Répondez,comme la mère Beubeu : Je désire....
Que fait Virginie ?
6/ Que fait la mère Beubeu. Que fait Virginie ? Répétez les deux phrases.