mardi 17 décembre 2019

Lecture : La soupe (Anatole France)




La soupe

Voici l'automne : la matinée est fraîche. Pierre, Babet et Jeannot vont ramasser les feuilles mortes, qui serviront de litière à Biquette, la chèvre, et à Roussotte, la vache. Pierre a pris sa hotte, Babet a pris son sac, et Jeannot les suit avec sa brouette.

Ils ont descendu la côte en courant. Ce n'est point un jeu, c'est un travail. Mais ne croyez pas que ces enfants soient tristes parce qu'ils travaillent.

Le travail est sérieux, il n'est pas triste. Bien souvent on l'imite pour jouer, et les amusements des enfants reproduisent, la plupart du temps, les ouvrages des grandes personnes.

Voilà les enfants à l'oeuvre. Cependant le soleil qui monte réchauffe doucement la campagne. Des toits du hameau s'élèvent des fumées légères comme des haleines. Les enfants savent ce que disent ces fumées. Elles disent que la soupe aux pois cuit dans la marmite. Encore une brassée de feuilles mortes, et les petits ouvriers prendront la route du village.

La montée est rude. Courbés sous le sac ou penchés sur la brouette, ils ont chaud, et la sueur leur monte au front. Pierre, Babet et Jeannot s'arrêtent pour respirer. Mais la pensée de la soupe aux pois soutient leur courage. Poussant et soufflant, ils arrivent enfin. Leur mère, qui les attend sur le pas de la porte, leur crie de loin : "Allons, les enfants, la soupe est trempée."

Nos amis la trouveront excellente. Il n'est si bonne soupe que celle qu'on a gagnée.



Anatole France









Mots expliqués :

haleine : le souffle qui sort de la poitrine quand on respire. Ce souffle contient de la vapeur d'eau, et il est un peu blanchâtre comme la fumée, surtout par le temps frais ou froid.


Il n'est si bonne soupe : aucune soupe n'est aussi bonne que celle qu'on a gagnée.





Questions et analyse des idées :

- Quels sont les trois enfants dont on parle ?

- Où vont-ils et pour quoi faire ?

- Qu'ont-ils emporté pour leur travail ?

- Que voient-ils au-dessus des toits du hameau ?

- Pourquoi sont-ils fatigués au retour ?

- Qui les attend au retour et pourquoi trouveront-ils la soupe excellente ?



Elocution et Rédaction


Quelles sont les différentes personnes que vous voyez sur la gravure, et que fait chacune d'elles ?




jeudi 30 juin 2016

Fanchon et sa grand-mère (Anatole France) - Lecture, étude de texte, exercices

Frederick Morgan






Fanchon et sa grand-mère


Fanchon s’en est allée de bon main, comme le petit Chaperon rouge, chez sa grand-mère, qui demeure tout au bout du village. Mais Fanchon n’a pas, comme le petit Chaperon rouge, cueilli des noisettes dans le bois. Elle est allée tout droit son chemin et elle n’a pas rencontré le loup.

Elle a vu de loin, sur le seuil de pierre, sa mère-grand qui souriait et qui ouvrait, pour recevoir sa petite-fille, ses bras secs et noueux comme des sarments. Fanchon se réjouit dans son coeur de passer une journée entière chez sa gand-maman. Et la grand-maman se réjouit aussi dans son coeur de voir la fille de son fils.

Elles ont beaucoup de choses à se dire…

- Grand-mère, dit Fanchon, conte-moi l’Oiseau bleu.

Et la grand-mère dit à Fanchon comment par la volonté d’une méchante fée, un beau prince fut changé en oiseau couleur du temps. Elle dit aussi la douleur que ressentit la princesse quand elle vit son ami voler tout sanglant vers la fenêtre de la tour où elle était enfermée.

Fanchon reste pensive.

Grand-mère, dit-elle, est-ce qu’il y a longtemps que l’Oiseau bleu vola vers la tour où la princesse était enfermée ?

La grand-mère répond que c’était au temps où les bêtes parlaient.

  • Tu étais jeune, alors ? dit Fanchon.

  • Je n’étais pas encore née, dit la grand-mère.

  • Grand-mère, il y avait donc des choses quand tu n’étais pas née ?

Et, lorsqu’elle a fini de parler, la mère-grand donne à Fanchon une pomme avec du pain et lui dit :

  • Va, mignonne, va jouer et goûter dans le clos.

Et Fanchon va dans le clos, où il y a des arbres, des fleurs et des oiseaux.


(à suivre... )



Anatole France





Comprendre




Le seuil de pierre est la pierre placée sous la porte d'entrée d'une maison.

Ses bras secs et noueux comme des sarments : un sarment est une branche de vigne. Les bras de la grand-mère font penser à des sarments séchés qui présentent des noeuds.

Un oiseau couleur du temps : un oiseau de la couleur du ciel quand il fait beau temps.

Fanchon reste pensive : elle réfléchit.

Le clos est un pré entouré par des haies.





Lire


1) Prononcer correctement :

le village
le seuil de pierre
ses bras séchés et noueux
la fille de son fils





Raconter


1) Fanchon ressemble-t-elle au petit Chaperon rouge ?

2) Pourquoi Fanchon et sa grand-mère sont-elles heureuses ?

3) Comment la grand-mère raconte-t-elle l'"Oiseau bleu" ?

4) Pourquoi Fanchon passe-t-elle une bonne journée ?






Exercices


1) Copier la première phrase de la lecture.

2) Copier les expressions suivantes en remplaçant les points par :
bl, cl, fl, gl ou pl :


le ...os    ...euri

une  ...eur   ...anche

l'oiseau  ...eu

tout  san...ant

une ...ume ...eue

un  ...os    ....ein d'oiseaux




Corrigé de l'exercice 2


le clos fleuri

une fleur blanche

l'oiseau bleu

tout sanglant

une plume bleue

un clos plein d'oiseaux





















lundi 27 juin 2016

Grain-d'Aile (Paul Eluard) - lecture, étude du texte, exercices



Grain-d’Aile


Il était une fois une petite fille, très gentille, et si légère, si légère, qu’à sa naissance sa maman s’étonna de ne pas la sentir peser dans ses bras. Aussi l’appela-t-elle d’un nom léger : Grain-d’Aile.

Grain-d’Aile poussa si bien qu’elle devint la plus jolie de toutes les petites filles. Et, dans le pays, l’on disait : « légère et jolie comme Grain d’Aile ».

Grain-d’Aile courait très vite, plus vite que les grands garçons. Et, en sautant, elle cueillait toutes les plus hautes noisettes des noisetiers, toutes les plus hautes pommes des pommiers et même les cerises du grand cerisier qu’on laissait d’habitude aux oiseaux.

Elle se posait sur les plus fines branches sans les casser, comme un oiseau. Et elle ne faisait pas peur aux oiseaux. Elle pouvait les regarder dans les yeux. Elle pouvait les écouter de tout près raconter leurs histoires d’oiseaux. Si elle avait osé, elle aurait pu les caresser.

Quand elle se laissait retomber dans l’herbe, elle avait pitié des sauterelles, des pauvres sauterelles vertes et maladroites comme des grenouilles, et qui se donnaient tant de mal.

Mais ce qu’elle aimait le plus, c’étaient les papillons. Elle en était jalouse, quand elle les voyait zigzaguer, heureux comme des poissons dans l’eau.

Grain-d’Aile savait bien qu’elle ne pouvait pas voler, puisqu’elle n’avait pas d’ailes. Elle était simplement légère, presque comme une feuille, presque comme une paille, presque comme les graines à ailettes des pissenlits, les chandelles que le vent doux porte très loin.  





Comprendre


Un nom léger est un nom qui convient à une petite fille ne pesant pas plus qu'un oiseau.

Elle poussa : elle grandit comme une jeune plante.

Zigzaguer : c'est marcher en faisant des zigzags, c'est-à-dire en allant d'un côté, puis de l'autre.

Les chandelles du pissenlit sont les tiges qui portent des graines entourées de duvet.



Paul Eluard






fleur de pissenlit








Lire


1) Faites attention : 

"elle cueillait des noisettes"
"elle voyait zigzaguer des papillons"


2) Rappelez-vous que "s" entre deux voyelles se prononce "z".

Lire : 

les noisettes
les noisetiers
les cerises
les cerisiers
un oiseau
jalouse
l'on disait
elle se posait
peser
oser




Raconter


1) Que disait-on de Grain-d'Aile dans le pays ?

2) Qu'est-ce qui nous montre que Grain-d'Aile était vraiment très légère ?

3) De quels insectes avait-elle pitié ? Lesquels aimait-elle le plus ?

4) Croyez-vous que Grain-d'Aile est une vraie petite fille ?





Exercices


1) Copier parmi les mots suivants d'abord ceux dans lesquels s = z,
puis ceux qui contiennent deux s :

caresser
casser

elle disait
elle faisait

une cerise
une noisette

un pissenlit
un poisson

pousser
peser




2) Copier la première phrase sans oublier les accents, les points sur les "i", les signes de ponctuation.









lundi 2 mai 2016

Semaine 26 - Elocution (Fable de mon jardin)






  
Fable de mon jardin



Les arbres nouveaux devisaient sous le hangar, en attendant qu’on les plante.

- Moi, disait un jeune cerisier, je fleuris toujours de bonne heure parce que c’est une tradition dans ma noble famille. Je fleuris de façon merveilleuse : un manchon neigeux qui va jusqu’à l’extrémité de mes branches. Et quel parfum ! Les fruits que nous donnons dans la famille sont renommés de tout l’univers. Pensez : le bigarreau ! Et vous, Monsieur mon voisin ?

- Moi, répondit le voisin d’un ton revêche, moi, c’est la poire.

- Vraiment, la poire ! C’est très intéressant. Vous n’avez pas de noyau, paraît-il ?

- Dieu merci, non ! De la poire, j’en donne au besoin, à condition, bien entendu, qu’on ne me tourmente pas. S’ils me laissent tranquille, ici, je ferai peut-être une ou deux poires. S’ils me taillent, qu’ils me tripotent, alors, bernique.

- Ah ! oui ? C’est très intéressant. Et vous, le petit, là-bas ?

- Plaît-il ?

- Oui, vous, qu’est-ce que vous faites ?

L’arbre ainsi mis sur la sellette était un petit pommier tout rabougri, tout chétif.

- Oh ! répondit-il à voix basse, moi, je fais ce que je peux.

Les arbres furent plantés en terre. Dès la première année, le cerisier montra ses belles fleurs et donna quatre ou cinq cerises. Le poirier ne donna rien. Le pommier, qu’on avait placé dans un coin transi d’ombre et de courants d’air, nous offrit un boisseau de pommes.

G. Duhamel (Fables de mon jardin)






Parlez :


1/ Combien y a-t-il de personnages dans cette fable ? Que faisaient-ils ?


2/ Vous êtes le cerisier : parlez. «Moi, je fleuris.... Et quel parfum !... Les fruits.....»


3/ Vous êtes le poirier : répondez. Continuez le dialogue.


4/ Reprenez, maintenant, le dialogue entre le cerisier et le petit pommier.


5/ Qu’arrivera-t-il cette année-là ? Les arbres...... Le cerisier..... Le poirier...... Le pommier.....


6/ Que pensez-vous du cerisier ? du poirier ? du pommier ?
  








Semaine 26 - Vocabulaire (Au jardin)







Au jardin

Suzanne vit les semis et les jeunes pousses, limités par des plantes aromatiques. Une bêche était plantée entre les mottes. On voyait encore un cordeau enroulé sur deux piquets, de gros arrosoirs et un puits, des cloches de verres, des châssis couverts de paille...

G. Duhamel (Suzanne et les jeunes hommes)

  
  
  

Etudions les mots :

1/ Semis fait penser à semer : le semis, ici, c’est le terrain où l’on a semé. Les semis forment des bandes de terrain étroites et plates : des plates-bandes.


2/ Les pousses sont des plantes qui commencent à pousser. Une pousse est aussi une branche qui pousse. Quand on plante une pousse, on se sert d’un plantoir.


3 L’arôme est une odeur agréable, un parfum. Une plante aromatique est une  plante qui donne un arôme, comme le thym.


4/ Dans cordeau, il y a corde : qu’est-ce que le cordeau du jardinier ?
Dans enrouler, il y a rouler : enrouler, c’est rouler autour de quelque chose.
Quel est le contraire d’enrouler ?


5/ Remarquons l’orthographe de bêche, de motte, d’arrosoir, de puits.Qu’est-ce qu’un châssis ?

  
  
  

Ecrivez les mots :

Enrouler

Un semis, une plate-bande, une pousse, un plantoir, un arôme, un parfum, le thym, un cordeau, une bêche, une motte, un arrosoir, un puits, un châssis

Aromatique.




Employez les mots :


1/ Mettez le mot convenable : châssis, pousses, semis, cordeau.

Mon père a semé des laitues et des carottes : il veille à ce que ces deux.......... restent propres. Quand il repiquera ses laitues, pour que ses lignes soient droites, il se servira d’un........ . Les .......... de tomates auraient froid à l’air libre : elles sont dans un......... .
  
  


2/ Faites une phrase avec chaque mot plate-bande, arôme, enrouler.