lundi 2 mai 2016

Semaine 26 - Elocution (Fable de mon jardin)






  
Fable de mon jardin



Les arbres nouveaux devisaient sous le hangar, en attendant qu’on les plante.

- Moi, disait un jeune cerisier, je fleuris toujours de bonne heure parce que c’est une tradition dans ma noble famille. Je fleuris de façon merveilleuse : un manchon neigeux qui va jusqu’à l’extrémité de mes branches. Et quel parfum ! Les fruits que nous donnons dans la famille sont renommés de tout l’univers. Pensez : le bigarreau ! Et vous, Monsieur mon voisin ?

- Moi, répondit le voisin d’un ton revêche, moi, c’est la poire.

- Vraiment, la poire ! C’est très intéressant. Vous n’avez pas de noyau, paraît-il ?

- Dieu merci, non ! De la poire, j’en donne au besoin, à condition, bien entendu, qu’on ne me tourmente pas. S’ils me laissent tranquille, ici, je ferai peut-être une ou deux poires. S’ils me taillent, qu’ils me tripotent, alors, bernique.

- Ah ! oui ? C’est très intéressant. Et vous, le petit, là-bas ?

- Plaît-il ?

- Oui, vous, qu’est-ce que vous faites ?

L’arbre ainsi mis sur la sellette était un petit pommier tout rabougri, tout chétif.

- Oh ! répondit-il à voix basse, moi, je fais ce que je peux.

Les arbres furent plantés en terre. Dès la première année, le cerisier montra ses belles fleurs et donna quatre ou cinq cerises. Le poirier ne donna rien. Le pommier, qu’on avait placé dans un coin transi d’ombre et de courants d’air, nous offrit un boisseau de pommes.

G. Duhamel (Fables de mon jardin)






Parlez :


1/ Combien y a-t-il de personnages dans cette fable ? Que faisaient-ils ?


2/ Vous êtes le cerisier : parlez. «Moi, je fleuris.... Et quel parfum !... Les fruits.....»


3/ Vous êtes le poirier : répondez. Continuez le dialogue.


4/ Reprenez, maintenant, le dialogue entre le cerisier et le petit pommier.


5/ Qu’arrivera-t-il cette année-là ? Les arbres...... Le cerisier..... Le poirier...... Le pommier.....


6/ Que pensez-vous du cerisier ? du poirier ? du pommier ?