dimanche 6 octobre 2013

Le Sage et l'Enfant





 

Le Sage* et l’Enfant




Le Sage se promenait dans son carrosse. Brusquement, son cheval s’arrêta. Un petit garçon jouait au milieu de la route. Il construisait une ville avec des débris de tuiles. Le Sage appela l’enfant :

-Hé ! petit ami, tu ne veux pas laisser passer mon équipage* ?

Sans bouger, l’enfant répondit avec politesse :

-Ce n’est pas moi qui vous empêche de passer, monsieur, c’est la ville que je construis ! Les maisons ne s’écartent pas devant les voitures. Ce sont les voitures qui doivent contourner les maisons.

Etonné par la réponse, le Sage descendit du carrosse et s’approcha de l’enfant.

-Tu me parais très intelligent pour ton âge ! dit-il.

-Pourquoi donc ? répliqua le garçon. Une petit lapin qui n’a que sept jours sait déjà trouver sa nourriture tout seul. Moi, j’ai sept ans ; si je connais quelques petites choses, c’est naturel*.

-Tu es très sûr de ton savoir ! sourit le Sage, amusé. Me permets-tu de te poser quelques questions ?

-Je suis prêt à vous répondre ! dit l’enfant.

-Alors, dis-moi  ? Quel feu ne donne pas de fumée ? Dans quelle eau ne vit pas le poisson ?

L’enfant réfléchit quelques instants, puis répondit :

-Le feu d’un ver luisant ne donne pas de fumée. Le poisson ne vit pas dans l’eau de source.

Le Sage écoutait avec émerveillement*. L’enfant poursuivit* :

-Et maintenant, à mon tour, me permettez-vous de vous poser une question, une seule ?

-Certainement dit le Sage. Parle !

-Mais à une condition : si vous êtes incapable de me répondre, votre voiture sera obligée de contourner ma ville.

-Je suis prêt à te répondre ! dit en souriant le Sage.

-Alors, dites-mois le nombre d’étoiles qu’il y a au ciel ?

-Mon enfant ! Pourquoi m’interroger sur une chose que nul ne peut connaître ? Pose-moi une question mieux à notre portée, et je te répondrai.

-Très bien, dit l’enfant. Dans ce cas, dites-moi le nombre de poils qu’il y a dans votre barbe ?

Le Sage se mit à rire. L’enfant avait été plus malin que lui ! Il sinclina devant le petit garçon. Et, prenant son cheval par la bride, il lui fit contourner respectueusement la ville de tuiles que l’enfant construisait au milieu de la route.


D’après Luda (Cent mille flèches, légendes chinoises)













Explication des mots :

*Le Sage est ici un vieux Chinois, très savant.

*L’équipage est l’ensemble formé par la voiture, les chevaux, le cocher.

*C’est naturel : cela est très  ordinaire, n’a rien d’étonnant.

*Emerveillement : le Sage est émerveillé, il admirait l’enfant, car ses réponses très intelligentes l’étonnaient.

*L’enfant poursuivit : il continua.







Racontez :


1/ Pourquoi le carrosse du Sage s’est-il arrêté ?
Certaines paroles de l’enfant sont amusantes, rapportez-les.

2/ Que répond l’enfant au compliment du Sage ?

3/ Pourquoi le Sage est-il émerveillé par les réponses du petit garçon ?

4/ Quelle est la question qui permet à l’enfant d’obtenir ce qu’il désirait ?








Exercice :

«Je suis prêt à répondre».


Recopiez cette phrase en remplaçant «je» par les personnes du singulier et du pluriel du présent.