Les caprices du vent
Grimpé sur le toit, le vent siffle comme un couvreur. Par moment, il se penche sur la cheminée et fait «Hou ! hou!» dans le tuyau pour me faire peur, ou bien, prenant les volets à deux mains, il les secoue à les arracher.
Mais il peut mugir, hurler, se plaindre, il ne m’effraie pas. C’est drôle, je ne puis pas le prendre au sérieux ; il a beau crier, je me mords les lèvres pour ne pas rire. Le vent, pour moi, c’est une sorte d’ivrogne plus braillard que méchant, qui court droit devant lui, sans savoir où il va, ployant les arbres, brisant les branches, décoiffant les maisons.
Parfois, je le vois qui flâne sous ma fenêtre. Il n’a rien à faire, il sifflote, il soupire, il s’ennuie. Et, brusquement, il se sauve comme un fou.
Il court sur la route, pour chasser la poussière en tourbillon ou rattraper une feuille qui se sauve. S’il trouve une fenêtre ouverte, il bondit dans la maison, traverse les pièces en courant, renverse tout ce qu’il touche, emporte les papiers.
Parfois, il devient furieux. Il s’essouffle, secoue les fenêtres, souffle sous la porte : il ne peut pas entrer. Alors, pris de rage, il fait la charge dans les rues, décoiffe les hommes, enlève les bâches, brise les pots de fleurs. Puis, sans savoir pourquoi, bêtement, il s’arrête.
Roland Dorgelès (Contes inédits)
PARLEZ
1/ Le vent est grimpé sur le toit. Que fait-il ?...... La cheminé ?.......Les volets ?.....
Relisez et répétez le premier paragraphe.
2/ Troisième paragraphe «Parfois,.je le vois...» : retenez les verbes : il flâne, il sifflote....
Où flâne-t-il ? Répétez.
Et brusquement que fait-il ?
3/ Sur la route que fait-il ? Pourquoi court-il ?
4/ Quatrième paragraphe : «S’il trouve une fenêtre ouverte.....»
Où bondit-il ?
Que renverse-t-il ?
Qu’emporte-il ?
Répétez.
5/ Cinquième paragraphe «Parfois, il devient furieux».....
Retenez les verbes de la première phrase.
Répétez-là.
Faites de même pour la deuxième phrase.
Finissez l’histoire.
