Une partie de cerceau
Après avoir embrassé sa mère, Louis Bastide a descendu l’escalier de la maison, le cerceau accroché à son épaule. Une fois dans la rue, il s’est placé au milieu du trottoir, posé le cerceau bien droit en le retenant légèrement avec les doigts de la main gauche. Puis il a donné un coup sec.
Le cerceau s’est échappé. La pointe du bâton l’a rattrapé aussitôt pour le maintenir dans la bonne route ; et, depuis, Bastide et le cerceau ont couru l’un derrière l’autre ; un peu comme un enfant court derrière un chien qu’il tient en laisse.
Le difficile est que le cerceau n’aille pas se jeter à droite ou à gauche, ou s’accrocher aux jambes d’un passant, ou s’aplatir sur le sol après d’extraordinaires convulsions. Il faut savoir se servir du bâton, donner des coups très légers, qui sont presque des frôlements, et qui accompagnent le cerceau.
Parfois le cerceau prend un élan, se sauve. La pointe du bâton le poursuit sans parvenir à le toucher. Et il s’incline légèrement, il vivre. Il faut savoir le rattraper sans trop d’impatience ; sinon, on risque de l’envoyer contre un mur, ou de le coucher à terre.
Louis s’oblige à garder un petit pas de course très égal, à peine plus rapide que la marche d’une grande personne. De ce train-là, on irait jusqu’au bout de Paris.
Jules Romains (Les Hommes de bonne volonté)
Parlez
1/ Après avoir embrassé sa mère, qu’à fait Louis Bastide ?
Une fois dans la rue, qu’a-t-il fait ? (3 verbes : «s’est placé.....»)
2/ Le cerceau s’est échappé. Qu’a fait la pointe du bâton ? Depuis, Bastide et le cerceau ont couru : leur place ? comparaison ? Répétez toute la phrase.
3/ Quel est le difficile ? (3 verbes : se jet, s’accrocher, s’aplatir).
Que faut-il savoir faire ?
Sinon que risque-t-on ?
4/ Parfois, que fait le cerceau ? Et la pointe du bâton ? Et le cerceau, alors ? Que faut-il savoir faire ? Sinon, que risque-t-on ?
5/ Quelle sorte de pas Louis garde-t-il ?
Finissez : «De ce train-là......»
Finissez : «De ce train-là......»
6/ Racontez un jeu auquel vous avez joué, dehors.